Le requin blanc autrefois
I - Ses origines
Les requins appartiennent à la classe des "CHONDRICHTYENS" comme les raies et les chimères.
Or, l'histoire des Chondrichtyens débute il y a environ 400 millions d'années à l'ère primaire. Mais cette histoire est mal connue car ils ne nous ont laissé que quelques traces fossillisées de leur passage : des dents, des épiles, et des denticules cutanées.
Le premier conhdrichtyen à dents connu date du "Dévonien", soit -360 millions d'années. Ce groupe évolue à l'ère secondaire , et on découvre les "HYBODONTES". C'est à partir des Hybodontes que les requins modernes ont pris naissance.
A l'ère tertiaire, tous les genres actuels de requins étaient apparus. Les plus grands requins prédateurs voient le jour au Miocène, environ -25 millions d'années, notamment la lignée des "ISURUS" qui a conduit au grand requin blanc actuel : le CARCHARODON CARCHARIAS.
Mais le plus grand des requins et des poissons ayant existé est le fameux CARCHARODON MEGALODON dont les dents dépassaient 15 cm de haut, et sa longeur 15m, soit plus de 2 fois la taille du requin blanc actuel. Il aurait disparu il y a environ 3 millions d'années.
II-Le mythe et la légende
Les premières histoires remontèrent à l'Antiquité. La mythologie évoque le "Poisson oxyrrhynque" qui aurait dévoré les sexe d'Osiris. Mais c'est en Europe que verront le jour les premiers écrits évoquant clairement les requins.
° On découvre en 412 av JC les écrits d'HERODOTE puis d'ARISTOTE (384-322 av JC) qui rédige "l'histoire des animaux" et apporte des précisions sur la biologie des requins avec une grande pertinance.
° Au cours des siécles suivants, jusqu'au Moyen-Age, on trouve peu d'écrits sur le sujet.
° C'est au XVIeme siecle que furent réalisées des descriptions plus précises mais leurs oeuvres sont empreintes d'exagérations et d'interpretations associées aux récits farfelus de certains voyageurs. Le naturaliste RONDELET en 1554, le décrit comme un "poisson très goulu, qui dévore les Hommes entiers". Il défend la thèse selon laquelle JONAS aurait été happé par un grand requin blanc et non par une baleine...
° Au XVIIIeme siécle, "siécle des Lumiéres", les naturalistes s'intéressent aux requins (Diderot). Les textes , son maitre d'equipage Thomas Edgar, assiste à une scène qu'il relate en 1778.
De nombreux textes rapportent des attaques de requins sur les côtes "on dit qu'il aime beaucoup la chair humaine, que, pour cette raison, il déchire les jambes et les cuisses de ceux qui se baignent"...
En 1773, Bernardin de Saint Pierre écrit : "le requin est le tigre de la mer", et décrit les mutilations que font les marins aux requins dans l'Ocean Indien :"on lui crève les yeux, on l'éventre, les marins ne pêchent ce poisson que pour le mutiler.."
° Au XIXeme siecle, le requin est encore considéré comme un monstre, dont l'apparition est synonyme de "mort", ce qui lui valut le nom de "requiem", devenu ensuite "requin".
° Au début du XXeme siecle, les frayeurs persistent et le requin est vécu plus que jamais comme nuisible et dangereux. Dans les années 1920, apparait la mode des bains de mer et, de ce fait le nombre d'accidents augmente sensiblement mais la presse s'en empare et les gouvernements considèrent qu'un réel danger existe pour les baigneurs.
-Cependant,il faut différencier les réactions en fonction des différentes cultures .
° Dans le Pacifique, le requin accède au rang de divinité, c'est un "Dieu" suscitant plus de respect que de frayeur. A Tahiti le requin est associé à la sagesse, à Hawai il est associé à la protection. Leur présence est acceptée et même respectée, les "dieux-requins" font partie de leur vie.
° Dans les îles Créoles (La Reunion), le requin fut longtemps l'objet d"une crtaine diabolisation, alors qu'aux Seychelles le requin est contrées plus isolées, même si le requin attaque parfois l'Homme, celui-ci lui voue une admiration toute religieuse.
° Mais en Occident, les premiers écrivains naturalistes ne décrivent que la dangerosité et les nuisances engendrées par l'animal, il est presenté comme un monstre marin, de façpn éternellement effrayante. La férocité des requins et la nécessité pour l'Homme de l'affronter furent des thèmes régulierement exploités dans la littérature et même dans les journaux.
Et encore récemment en 1975, le succés des "Dents de la mer" de Spielberg amplifie aux yeux du grand public.
Les Occidentaux devraient plutôt, au lieu de le combattre, laisser le requin vivre paisiblement dans SON milieu, et le respecter comme le font les habitants des îles.
III - Etait-il un danger pour l'Homme?
Ce mythe de monstre marin féroce l'a sans doute beaucoup désservi, mais aussi dans un certain sens a contribué à la protection de l'espèce.
Jusqu'au XXeme siecle, le grand requin blanc était donc un dangereux prédateur, ennemi de l'Homme. Ansi, la peur qu'il engendrait était pour lui une protection.
Mais, dans la deuxiéme moitié du XXeme siecle, de nouvelles techniques ont permis aux chercheurs d'observer les moeurs des requins, et de commencer ainsi à combattre l'exagération qui les entoure à l'aide d'arguments scientifiques;
Le mythe est alors devenu réalité, et l'Homme a vite compris qu'il pouvait utiliser ces animaux marins à des fins économiques...
Comme on le verra plus loin, de multiples facteurs vont contribuer sur les 30 dernières
années , à la destruction progressive de l'espèce.
Conséquence : La situation s'est progressivement inversée:
" AUJOURD'HUI NE SERAIT-CE PAS L'HOMME QUI REPRESENTE UN DANGER POUR LE GRAND REQUIN BLANC ???...."
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